« Le festival Mawazine n’est pas seulement un lieu de concerts, c’est un lieu de création » a tenu à préciser lors d’un point de presse, Aziz Daki, directeur artistique du festival Mawazine qui propose des spectacles inédits réunissant des musiciens marocains et étrangers.
Parmi ces créations, les festivaliers retiendront probablement celle qui a uni mardi soir sur la scène Yacoub Al Mansour le jazzman cubain de renommée mondiale Omar Sosa et le rappeur national Bigg pour un concert des plus animés.
Jugée à priori improbable mais originale, la rencontre a tenu une partie de ses promesses en livrant au flow du dernier album de Bigg, Byad o Khal, un fond musicale jazz d’une qualité remarquable dont Omar Sosa a la recette. Toutefois, le plaisir attendu à l’intersection des deux univers s’est fait attendre contrairement à la fusion Omar Sosa-gnaouas livré il y a quelques années à Essaouira.
« Il est vrai que la rencontre peut paraitre improbable, mais il ne faut pas oublier que le rap et le jazz ont la même origine, la musique noire américaine » rappelle Bigg. « Notre rencontre ne souffre d’aucun complexe car la source est commune, africaine. C’est une fusion maroco-cubaine, mais c’est surtout une musique de la terre » ajoute Omar Sosa.
La résidence d'Omar Sosa et Bigg a débuté au mois de janvier 2010 par une rencontre à Barcelone, elle s’est poursuivie par mail et téléphone avant d’atterrir dans les ateliers de Mawazine pour dix jours accélérés.
« Je ne comprends rien aux paroles de Bigg, mais j’aime beaucoup la musicalité de ce flow marocain qui est spécial. La première fois que j’ai écouté ça sur Youtube, j’étais impressionné » ajoute le pianiste cubain qui évoque le respect comme point de suture.
Le grand bénéficiaire de ce duo est assurément le dialecte marocain qui trouve dans le travail mondialement reconnu d’Omar Sosa un de ses meilleurs avocats. « Les préjugés sur la langue de la rue sont nombreux » regrette Bigg qui utilise le langage cru de la Darija dans ces paroles. « Mais pour moi c’est une langue importante, on peut parler darija et dire des choses importantes » assure le rappeur.
Source Saïd Raïssi
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