Accueilli par une foule compacte, le chanteur britannique qui a refusé de se plier à la traditionnelle conférence de presse s’est installé devant son piano, après les remerciements coutumiers, pour débuter par une langoureuse virée instrumentale avant d’extraire de son instrument fétiche les succès qui ont fait de lui l'un des plus gros vendeurs de disques de tous les temps.
Connu et reconnu au Maroc, Sir Elton Hercules John a fait l’objet de mini-scènes d’agitations de jeunes fans venu contempler « pour de vrai » celui dont ils connaissent par cœur certains des tubes comme Goodbye Yellow Brick Road ou Night's Alright.
« Je suis spécialement venu d’Agadir avec mes deux filles (19 et 21 ans) pour écouter celui qui a bercé une bonne partie de mon adolescence et qui est aussi apprécié par mes deux filles. Ces chansons dépassent les générations » assure Karima, une jeune comptable qui s’est offerte trois jours de repos pour l’occasion.
Les plus privilégiés se sont donné rendez-vous devant la scène. « Le prix du billet (600 dhs) est élevé. Nous sommes trois, moi, mon fils et mon mari. Ca fait beaucoup d’argent » se plaint une résidente française au Maroc accompagnée d’amis venus spécialement de Strasbourg qui ont décidé cette année de faire coïncider leur congé avec Mawazine.
« Mais il était hors de question de rater Elton John qui se fait rare même en France » se justifie-t-elle. Moins bien lotis, mais non moins heureux les festivaliers qui n’ont pas les moyens de se payer l’avant-scène (et dont beaucoup ,avant de s’informer, pensaient que le concert était payant induits en erreur par une campagne de pub centrée sur l’espace privée) ont pu profiter d’une ambiance encore plus électrique, même lorsqu’il était question de communier dans le calme imposé par l’émotion des monuments de la variété mondial que sont Sacrifice ou Candle In The Wind, chanson la plus vendue au monde dédiée à Marilyn Monroe.
« Je connais la chanson, mais je ne savais pas qu’elle était de lui » sourit Abdallah, un jeune vendeur de cigarettes en détails troublé comme de nombreux marocains par la personnalité controversée du personnage.
« C’est vrai qu’il est homosexuel » questionne Abdallah qui prétend qu’il ne voulait pas venir comme l’a demandé le parti Justice et Développement. Un appel qui n’a visiblement pas a été entendu par de nombreuses personnes dont les 40 000 spectateurs annoncés par les organisateurs.
Source Menara
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